La Famille Wolberg

Il adore la musique soul. Il est un orateur pompeux et étrangement charismatique, un père de famille possessif et un mari angoissé. Son nom? Simon Wolberg, le maire haut en couleurs d'une petite ville de province, génialement interprété par l'acteur belge François Damiens. Menée tambour battant par l'un des personnages les plus originaux et savoureux du cinéma français de ces dernières années, cette comédie dramatique familiale a été l'une des belles surprises de la Quinzaine des réalisateurs. Axelle Ropert, ancienne critique de cinéma, scénariste fétiche de Serge Bozon et réalisatrice en 2005 du remarqué Étoile Violette, s'affirme comme une cinéaste à surveiller de très, très près. Cette réussite est d'autant plus remarquable que le pari était risqué. Sorte de croisement improbable entre le cruel et verbomoteur Conte de Noël d'Arnaud Desplechin et l'univers décalé de Wes Anderson, le film de Ropert est un véritable ovni dans le paysage du cinéma français actuel. Beaucoup de films se contenteraient d'afficher une telle signature. Mais le véritable miracle accompli par Ropert est d'avoir su dépasser le maniérisme affiché de sa mise en scène pour aller chercher la profonde humanité et l'émotion à nue se dégageant de personnages hors-normes.